publié par Carmen Scarlat, le vendredi 31 octobre 2025
Le drame de Calais est un signal d'alarme pour nos propres limites
Le drame récent de Calais, où une ancienne championne de cyclisme a été tuée dans un contexte de tensions extrêmes avec l'ex-compagne de son partenaire, n'est pas qu'un fait divers. C'est un signal d'alarme puissant qui nous concerne tous.
On s'interroge sur les faits : jalousie, reproches, conflits ? Mais personne ne parle de ce qui a pu se passer AVANT le passage à l'acte.
Avant l'irréparable, il y avait un corps qui hurlait en silence.
La violence extrême est souvent le dernier cri d'un système nerveux qui n'a jamais appris à s'apaiser et à se sentir en sécurité. Comprendre cette mécanique est essentiel pour prévenir l'escalade, dans nos relations comme dans notre vie professionnelle.
Le mode survie : Quand votre système nerveux prend les commandes (vu à travers la Théorie Polyvagale)
La neuroscience est formelle : quand votre système nerveux se sent menacé (que la menace soit réelle ou perçue), il ne réfléchit plus, il survit. Les ressources sont coupées du cortex préfrontal (la raison) pour être mobilisées vers les fonctions de défense.
C'est ici qu'intervient la Théorie Polyvagale du Dr. Stephen Porges, qui nous explique les étapes de ce basculement :
Étape 1 : L'hypervigilance (Le mode alerte)
Votre corps est en état de scan permanent. Vous anticipez le danger, vous contrôlez, vous êtes sur les nerfs. Votre sommeil est superficiel. C'est l'activation du système nerveux sympathique, en préparation à l'action.
Étape 2 : La lutte ou la fuite (Le mode combat)
La tension monte dans tout le corps (mâchoire serrée, boule au ventre). L'impulsivité et la colère dominent. L'énergie est prête à exploser (lutte) ou à fuir une situation insupportable.
Étape 3 : L'effondrement (Le mode dissociation)
Lorsque les deux premières stratégies échouent, le corps bascule en effondrement (Vagal Dorsal). C'est la dissociation, le désespoir, la perte de contact avec la réalité. Le corps se déconnecte, juste avant l'irréparable. Le système nerveux est poussé au-delà de ses limites.
La violence extrême est la manifestation finale de ce débordement. C'est un désespoir somatique.
Vous allez dire ça ne me concerne pas, je ne suis pas violent.e.
Vous vous dites que la violence de Calais ne vous concerne pas ? Vraiment ?
Nous expérimentons tous des degrés de cette mécanique de survie :
Vous explosez sur un collaborateur pour un détail anodin ?
Vous ruminez des scénarios de vengeance après une réunion tendue ?
Vous avez envie de tout plaquer parce que vous n'en pouvez plus ?
C'est le même mécanisme de stress et de débordement qui est à l'œuvre, juste moins extrême. Votre système nerveux est en alerte et cherche désespérément une issue. Si vous ne lui donnez pas les outils pour s'apaiser, il trouvera une sortie, souvent destructrice pour vous-même ou pour vos relations.
La souffrance cachée : Une invitation à la compassion ( à travers l'approche Compassionate Inquiry)
Derrière chaque comportement violent (verbal, émotionnel, physique), je vous invite à regarder la souffrance cachée, le besoin fondamental non nourri :
Cette souffrance a tellement besoin d'être écoutée ! Non seulement celle des autres, mais surtout la nôtre. Écouter notre corps quand il nous dit : "Stop. Je sature."
Voici 3 actions concrètes pour sortir du mode survie:
L'objectif n'est pas de devenir parfait, mais d'augmenter votre capacité de régulation face au stress et aux tensions.
1. Repérez vos signaux d'alerte (avec l'approche Somatic Experiencing)
Votre corps est votre meilleur allié. Mâchoire serrée, boule au ventre, envie de fuir, respiration bloquée ? C'est votre système nerveux qui parle. Écoutez-le AVANT qu'il n'explose. Prenez une micro-pause pour respirer, bouger, vous ancrer.
2. Créez de la sécurité autour de vous (Théorie Polyvagale)
Privilégiez les relations et les espaces (en équipe, en couple, en famille) où chacun se sent écouté, validé et en sécurité, sans jugement. Le sentiment de sécurité est la seule porte d'entrée vers l'apaisement.
3. Choisissez la compassion (pour vous d'abord)
Face à votre propre détresse ou celle d'autrui, remplacez le jugement par la curiosité. Demandez-vous : quelle douleur, quelle peur se cache là ? (Compassionate Inquiry). La compassion désamorce l'énergie de la lutte.
Le drame de Calais aurait-il pu être évité ? Je ne sais pas. Mais je sais une chose : apaiser son système nerveux, ce n'est pas du développement personnel, c'est de la prévention.
Parce qu'un corps apaisé ne détruit pas les autres ; il aime et il reste en lien.
Et vous, comment gérez-vous vos moments de saturation émotionnelle ?
Si vous voulez apprendre à sortir du mode survie et transformer cette charge corporelle, j'explore ces mécanismes profondément dans mon accompagnement Reconnexion. Contactez-moi sans tarder pour prendre rendez-vous ensemble pour un premier appel privé offert.
Ventralement,
Carmen